Il y a 62 ans
le 7 mai 1954 prenait fin la bataille de Diên Biên Phu
Une fois le cessez-le-feu signé, le décompte des prisonniers des forces de l'Union française, valides ou blessés, capturés à Diên Biên Phu s'élève à 11 721 soldats dont 3 290 sont rendus à la France dans un état sanitaire catastrophique, squelettiques, exténués.
Il en manque 7 801.
Le destin exact des 3 013 prisonniers d’origine indochinoise reste toujours inconnu.
Tous les prisonniers (y compris les blessés « légers », selon les critères établis par le Vietminh) devront marcher à travers jungles et montagnes sur une distance de 700 kms, pour rejoindre les camps, situés aux confins de la frontière chinoise, hors d'atteinte du Corps Expéditionnaire.
Ceux qui étaient trop faibles mouraient ou étaient achevés.
Sur les 11 721 soldats de l'Union Française, valides ou blessés, capturés par le Vietminh à la chute du camp, plus de 70 % décédèrent pendant leur marche vers les camps ou une fois en captivité, de sous-alimentation, mauvais traitements, absence de soins, dans des régions propices à toutes sortes de maladies, ou furent exécutés sommairement.
Les camps de rééducation
Là, un autre calvaire attendait les prisonniers. Ceux qui auront le mieux survécu étaient les blessés lourds, pris en charge par la Croix-Rouge, qui n'eurent pas à subir la marche forcée de 700 kms où les malades étaient abandonnés par le Viet Minh au bord de la route.
Les autres furent internés dans des camps dans des conditions effroyables. Ainsi, leur alimentation quotidienne se limitait à une boule de riz pour les valides, une soupe de riz pour les agonisants. Un grand nombre de soldats sont morts de dénutrition et de maladies. Ils n'avaient droit à aucun soin médical, puisque les quelques médecins captifs étaient tous assignés dans la même paillote, avec interdiction d'en sortir.
Le lavage de cerveau
A l'instar de ce qui se passa dans tous les pays communistes, URSS et Chine en particulier, le lavage de cerveau fut pratiqué dans la plupart des camps de prisonniers du Viêt Minh. Les modalités varièrent en fonction des zones géographiques, des périodes de la guerre et de la nature de la population carcérale : européens, maghrébins, africains, asiatiques. Il eut sur les détenus un impact psychologique certain et causa la mort d'un grand nombre d'entre eux.
Le retour
L'UNADIF et la FNDIR accueillirent en leur sein, les Déportés et Internés d'Indochine dès leur retour en France, pour ceux qui purent rentrer.