21 août 1881 : Grévillers, Pas-de-Calais – 13 juin 1944 : KL Natzweiler-Struthof
Aubert Achille Jules Frère est le sixième des onze enfants d'une famille d'agriculteurs. Il reçoit une éducation chrétienne, élève du collège Saint-Jean-Baptiste de Bapaume de 1891 à 1896 et fait ses études secondaires au collège Saint-Bertin de Saint-Omer.
Jeune bachelier, à 19 ans il réussit le concours d'entrée de l'École militaire de Saint-Cyr de la promotion « Tchad » (1900-1902).
Après une campagne en Afrique (1902-1912) il quitte le Maroc en août 1912 et rejoint le 8e bataillon de chasseurs à Amiens, puis le 1er régiment d'infanterie à Cambrai.
Il épouse sa cousine germaine Pauline Legrand, le 5 mai 1914.
Durant la Première Guerre mondiale, il est à la tête d'un bataillon de chasseurs à pied. Il est blessé gravement à trois reprises et cité huit fois. Il est élevé au grade de commandeur de la Légion d'honneur le 20 mai 1918.
Lieutenant-colonel en juin 1918, il est nommé au commandement du 1er régiment d'infanterie à Cambrai.
Il prend, en 1925, la direction de l'École d'application des chars, avec le grade de colonel.
Commandant l'École militaire de Saint-Cyr de 1931 à 1935, il est élevé à la dignité de grand-officier de la Légion d'honneur le 20 décembre 1935.
En avril 1939, il est nommé gouverneur militaire de Strasbourg et prend le commandement de la 11e division (qui comprend le 26e d'infanterie, le 8e d'artillerie, le 18e régiment du génie, le 10e régiment du train et la 1re demi-brigade de chasseurs).
Lors de l'invasion allemande, il est à la tête de la 7e armée entre la Somme et l'Oise, et à ce titre, supérieur de Charles de Gaulle, en mai-juin 1940. Il conduit le repli de la 7e armée au sein du groupe d’armées no 3 jusqu’au 25 juin.
Après l'armistice du 22 juin 1940, il reste dans l'Armée de Vichy et est nommé gouverneur militaire de Lyon et commandant de la 14e division militaire. Il préside le tribunal militaire de Clermont-Ferrand qui condamne de Gaulle à mort par contumace.
Fondateur de l'Organisation de résistance de l'armée (ORA) en décembre 1942, après l'invasion de la zone Sud, il en prend le commandement.
Le 13 juin 1943, il est arrêté par la Gestapo avec son épouse et incarcéré à Clermont-Ferrand. En août, il est transféré à Fresnes et comparait devant le tribunal le 1er décembre.
Le 4 mai 1944, embarqué dans un train pour l'Allemagne qui est censé partir vers un château du Tyrol, mais qui, en réalité, s'arrête au camp du Struthof, il y meurt d'épuisement, le 13 juin 1944.
Son épouse, jusque-là incarcérée au fort de Romainville, est déportée à Ravensbrück le 27 juillet 1944.
Le général Frère était grand-officier de la Légion d’honneur, titulaire de la croix de guerre 1914-1918 avec huit citations, de la croix de guerre 1939-1945 avec deux citations, de la médaille de la résistance française, de l'insigne des blessés militaires avec trois étoiles (blessé gravement à trois reprises en 1914-1918)
Source : encyclopédie wikipédia
Gérard Bocquery UNADIF octobre 2014