L'INFO n° 1 436
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L'INFO n° 1 436
L'INFO n° 1 435
Jacques Bergez, Déporté-Résistant Photo de Jacques Bergez : Musée de la Résistance et de la Déportation de Besançon Photo des Décorations de Jacques Bergez : Chrystèle Defert
L'INFO n° 1 434
L'INFO n° 1 433
APPEL À COMMUNICATIONS - COLLOQUE SUR LA RÉSISTANCE
Le Mémorial de l’internement et de la déportation recevra du 16 au 17 novembre 2023 le colloque intitulé « Les premières tentatives de contact et de liaison entre la France libre et la Résistance en métropole (été 1940- fin 1941) » organisé avec la Fondation de la Résistance.
Au cours des premiers mois qui suivent la défaite de 1940 et les débuts de l’Occupation, deux formes différentes de résistance s’organisent et se développent de façon parallèle. La première, la « Résistance extérieure », a pour chef, à Londres, le général de Gaulle, reconnu dès le 28 juin 1940 par Winston Churchill comme le « chef des Français qui continuent la guerre ». Elle possède à partir de juillet 1940 des institutions avec la création d’un « Conseil de défense de l’Empire de la France libre » ainsi que des troupes appelées Forces françaises libres (FFL). La seconde, la « Résistance intérieure », constituée au départ de différents « noyaux » de personnes qui n’acceptent pas en France métropolitaine les conditions de l’armistice et de l’occupation du territoire, se structure progressivement autour de deux types d’organisation, les réseaux, qui mènent des actions de renseignements et d’évasion, et les mouvements, qui mènent une activité plus spécifiquement politique.
La « Résistance extérieure » et la « Résistance intérieure », tout en poursuivant un objectif commun qui consiste à s’opposer à l’Allemagne nazie et à œuvrer pour la libération de la France, s’inscrivent au départ dans deux logiques différentes. La première consiste à quitter le territoire national pour continuer le combat aux côtés des Britanniques et préparer la reconquête depuis les possessions coloniales qui se rallient à de Gaulle à partir de l’été 1940.
Pour la seconde, il s’agit de lutter clandestinement sur le sol de France, en privilégiant dans un premier temps des actions de contre-propagande, des activités de renseignements, la participation à des filières d’évasion de prisonniers de guerre ou de soldats alliés, dès lors que les conditions de la reprise d’une lutte armée en métropole ne sont pas réunies.
Ces deux résistances qui se développent en parallèle ne peuvent s’ignorer. En France, les premiers résistants ont très tôt connaissance de l’existence de la France libre grâce aux émissions de la BBC, aux tracts diffusés par voie aérienne par les Alliés dès l’été 1940, à l’évocation de De Gaulle, le général « félon », dans les journaux officiels contrôlés par Vichy, qui mentionnent par exemple en août 1940 sa condamnation à mort par contumace par le tribunal militaire de Clermont-Ferrand. Du côté de Londres, des éléments de correspondance provenant de la métropole, destinés notamment à nourrir l’émission de la BBC « Les Français parlent aux Français », l’interrogatoire des personnes ayant rejoint l’Angleterre pour s’engager dans les Français libres ainsi que des rapports fournis par différentes filières permettent de connaître le développement des premières formes de résistance sur le sol métropolitain.
Le contexte particulier de leur création fait que, très vite, les deux formes de résistance incarnées par la France libre à Londres et les premiers noyaux de résistants en métropole ont besoin l’une de l’autre. S’il est reconnu par Churchill, de Gaulle n’en reste pas moins isolé, avec une légitimité qu’il ne doit qu’à l’appel du 18 juin 1940. Il est donc nécessaire pour lui de développer des soutiens en métropole, afin de renforcer sa position de « chef de la Résistance française ». La France libre peut craindre également de se faire devancer sur le terrain par les services secrets britanniques, ceux de l’Intelligence Service (IS) ou du Special Operations Executive (SOE), qui créent leurs propres réseaux et envoient des agents en France établissant des contacts avec les résistants rencontrés à l’occasion de leurs missions. Du côté des organisations pionnières de la Résistance en France, trouver un moyen d’établir un contact avec la France libre devient également une préoccupation fondamentale. Manquant de moyens matériels et financiers, les premiers noyaux de résistants ont besoin d’une aide extérieure pour pouvoir croître et augmenter leur audience au sein de la société française. La France libre semble alors la plus à même de leur apporter cette aide.
Les relations entre les deux Résistances ont été bien étudiées à partir du moment où Jean Moulin permet d’établir un pont entre la France libre et les mouvements de résistance en métropole. L’ancien préfet a quitté celle-ci en septembre 1941 pour présenter au général de Gaulle un état des lieux de la Résistance en zone sud.
Parachuté en métropole en janvier 1942, le nouveau « délégué du Comité national » va œuvrer tout au long de l’année 1942 et au début de 1943 à l’unification de la Résistance intérieure derrière l’autorité du général de Gaulle. Mais les premières tentatives et les premiers contacts établis entre des représentants de la France libre et des résistants de l’intérieur pour tenter de jeter les bases d’une coopération avant la mission Jean Moulin restent davantage un angle mort de l’historiographie.
L’objectif de ce colloque consiste donc à étudier les relations entre la France libre et la Résistance intérieure des lendemains de la défaite (été 1940) jusqu’à la fin de l’année 1941, avant que ne débute la mission confiée par le général de Gaulle à Jean Moulin. Afin de souligner d’éventuelles spécificités dans le cas français ou de montrer des éléments de convergence qui ont pu se poser dans des situations semblables, il s’agira également d’envisager la façon dont se passent les choses au cours de la même période entre les résistances intérieures des pays occupés par le Reich en Europe de l’Ouest et les gouvernements en exil de ces pays qui continuent la lutte depuis Londres aux côtés des Alliés, comme ce fut le cas pour le gouvernement belge d’Hubert Pierlot ou néerlandais de la reine Wilhelmine.
Il s’agira notamment de s’interroger :
- Sur les représentations réciproques qui se développent entre Résistance intérieure et Résistance extérieure (comment la France libre est-elle perçue à ses débuts par les résistants de l’intérieur ? Quelles visions ont le général de Gaulle et ses services de la Résistance intérieure ?)
- Sur la façon dont s’établissent sur le terrain en France les premiers contacts entre les agents de la France libre et les résistants de l’intérieur (dès l’été et l’automne 1940, les services secrets de la France libre du colonel Passy confient à des agents - Jacques Mansion, Pierre Fourcaud, Jacques Duclos, Gilbert Renaud - le soin de nouer les premiers contacts avec des hommes ou des groupes qui seraient favorables en France métropolitaine à la résistance contre les Allemands, tandis que des résistants de l’intérieur cherchent aussi de leur côté un moyen d’établir le lien avec Londres)
- Sur les nombreux « rendez-vous » manqués qui ont pu avoir lieu au cours de la période, à cause de la répression allemande (démantèlement du réseau Nemrod initié par Honoré d’Estienne d’Orves au bout de quelques semaines d’existence seulement), des difficultés à établir des contacts et liaisons dans le contexte de la clandestinité mais aussi d’une certaine méfiance susceptible d’exister au sein des premiers mouvements de résistance en métropole à l’égard du général de Gaulle.
- Sur la façon dont les choses se sont déroulées dans d’autres pays d’Europe occupés ayant des représentants à Londres aux côtés des Britanniques afin de développer une approche comparative, en limitant toutefois les propositions à l’Europe de l’Ouest.
Organisateurs :
Fabrice Grenard (Fondation de la Résistance)
Laurent Thiery (Directeur du Comité scientifique du Mémorial de l'internement et de la Déportation)
Comité scientifique :
Sébastien Albertelli, Guillaume Pollack, Guillaume Piketty, Julien Blanc, Laurent Seillier, Laurent Thiery et Fabrice Grenard.
Lieu :
Mémorial de l’internement et de la déportation – Camp de Royallieu
2bis, avenue des Martyrs de la Liberté
60200 Compiègne
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Merci d’envoyer les propositions de contribution avant le 31 décembre 2022 à :
fabrice.grenard@fondationresistance.org
laurent.thiery@yahoo.fr
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N'hésitez pas à partager cet appel.
L'INFO n° 1 432
L'INFO n° 1 431
Le Président UNADIF-FNDIR Jean-Pierre Pesson accompagné de deux Déportés-Résistants déposent la gerbe
L'INFO n° 1 430
L'INFO n° 1 429
HOMMAGE AU GROUPE DE RESISTANCE GALLAIS
Mercredi 21 septembre 2022 à 11h
Cimetière de Fougères
La Ville de Fougères rendra hommage au Groupe de Résistance GALLAIS le mercredi 21 septembre au cimetière à 11h, date de la commémoration de l’exécution des membres du Groupe GALLAIS (21 septembre 1943).
A cette occasion, le Maire de Fougères déposera une gerbe à leur mémoire au monument situé au cimetière de Fougères.
La Ville de Fougères invite les personnes qui le souhaitent à s’associer à cet hommage.
RENE GALLAIS et le « groupe GALLAIS » de Fougères
René Gallais est né le 16 mars 1892 à Pleugueneuc en Ille-et-Vilaine.
A 15 ans, en 1907, il entre dans la marine à Brest comme mousse. Il fait toute la guerre 14-18 dans la marine et sa conduite au feu lui vaut une citation à l’ordre du régiment. Placé en congé de démobilisation en 1919, il s’installe à Nouméa en Nouvelle Calédonie où il épouse, en 1920, Andrée Chardin. En 1925, le couple et leur fille Huguette, née en novembre 1921, s’établit en région parisienne où naîtra Gérald en 1926.puis successivement à Chatillon sur Indre, Angers et Pontorson.
En 1929, René Gallais retourne à Nouméa et songe à y faire revenir sa famille au moment où son beau-frère de Pontorson lui fait part d'un poste vacant à Fougères. C'est ainsi qu'en 1931, René Gallais devient guide et gardien du château de Fougères.
A la déclaration de guerre, il n’est pas mobilisé en raison de son âge. En juin 1940, les soldats français fuient devant l’invasion allemande. Un cousin de la famille Gallais arrive à Fougères avec son régiment. Désespérés, les soldats commencent à casser leurs armes sur les murs du château pour que les Allemands ne puissent pas les utiliser. René Gallais pense spontanément à les récupérer, conscient de leur future utilité. Il les cache dans une tour du château.
Dès le lendemain, des soldats allemands sont là et il doit leur faire visiter le château. Il se rend compte que laisser les armes là est trop dangereux. Le 18 juin, il entend l’appel du général de Gaulle à la radio qui d'emblée renforce sa volonté de combattre pour la France . Il dit à sa famille et à ses amis : « Les enfants, nous sommes sauvés. On a un chef... ».
Aussitôt, il s’organise, il trouve des agriculteurs dans des villages alentours qui acceptent de cacher des armes, des commerçants ayant encore leurs véhicules pour les transporter, et des voisins du quartier, animés du même idéal. Très vite, un groupe d’une cinquantaine de personnes est formé.
En août 1940, il rencontre le capitaine Chodet qui fait partie du réseau rallié à Londres « Ceux de la Libération ». Aussitôt, le groupe Gallais s’y rattache et ainsi, est en liaison avec Paris.
René Gallais, employé à la mairie de Fougères, fabrique de faux papiers d’identité et fournit des cartes alimentaires aux premiers évadés. Il est appelé « La Toucheférond ».
Andrée Gallais, son épouse, dite JA, reste à la maison et sert ainsi de relais pour passer des informations à son mari ou à ceux qui la contactent, dont Raymond Loizance dit "Harvois"
Huguette Gallais, leur fille est à l’école d’infirmières à Rennes et fait déjà partie d’un groupe de Résistants. Très vite, elle abandonne sa formation et rejoint le groupe à Fougères. Elle est chargée d’organiser des passages de clandestins en zone libre. Elle est appelée « Juanita ». Le groupe héberge les officiers de l’Intelligence Service ou du BCRA. Il ravitaille et organise le retour vers l’Angleterre des parachutistes. Il fait parvenir à Londres des renseignements sur les troupes allemandes, sur leurs déplacements et sur les barrages organisés par les feldgendarmes. C’est le travail de Jules Frémont qui est transporteur et il obtient de nombreux renseignements par le gendarme Jagu.
Le groupe étant au point, René Gallais reçoit des Forces Françaises Libres de Londres l’ordre d’organiser son groupe en unité combattante. Il en est désigné chef pour Fougères et Jules Frémont pour Saint-Brice. Ils sont près à faire des sabotages mais ils sont trahis et arrêtés.
Un couple a réussi à infiltrer le réseau en faisant croire qu’il a des contacts avec l’Angleterre, mais en fait, ce sont des autonomistes bretons du Parti National Breton de Mordrel et Debeauvais, recrutés par l’Abwehr pour dénoncer les personnes agissant contre l’armée allemande.
Le 9 octobre 1941, de bon matin, les Allemands envahissent la conciergerie du château de Fougères où vivent René Gallais, son épouse Andrée et leurs deux enfants Huguette et Gérald. Ils fouillent la maison et les arrêtent tous les quatre. Ils sont emmenés sur la place d’Armes avec une cinquantaine de membres du réseau. Ils sont enfermés dans des chambres de l’hôtel des Voyageurs jusqu’à ce que des cars viennent les embarquer pour Angers, via Rennes. Lors de leur embarquement, beaucoup de Fougerais sont rassemblés sur la place et chantent la Marseillaise. Les Allemands les repoussent.
Gérald Gallais, le frère d’Huguette, est libéré immédiatement faute de preuves. Une tante de Pontorson vient le chercher. Sous prétexte d’aller récupérer des vêtements et des affaires d’école, il récupère les trois pistolets qu’avait cachés sa mère, les met dans son cartable et les dépose chez Joséphine Caillet, membre du groupe. En octobre 1944, il est arrêté et déporté dans des circonstances non encore élucidées. Il passe au Struthof, à Dachau et à Auschwitz. Il est porté disparu. Il aurait eu 19 ans à la fin de la guerre.
Beaucoup de membres du groupe sont relâchés de la prison « Le Pré Pigeon » d'Angers, faute de preuve. Il ne reste plus alors que quatorze détenus. Huguette Gallais aura ses 20 ans dans cette prison.
En novembre 1941, les femmes sont transférées à la prison de la Santé, les hommes à la prison de Fresnes à Paris. Le 18 décembre, ils sont envoyés en Allemagne.
Joseph Brindeau, dit "petit Zef" tuberculeux, meurt le 30 mars 1942 à l’hôpital d’Augsburg
Théophile Jagu, dit « le gendarme » est libéré, faute de preuve et grâce au silence de ses camarades. Il rentre à Fougères.
Andrée Gallais et Louise Pitois dite "Souris" restent dix-huit mois au secret, dans des cellules individuelles, le temps de l’instruction. Huguette Gallais y reste 21 mois.
Les douze membres du groupe Gallais sont déférés devant le tribunal d'Augsburg le 23 février 1943. L’audience est pénible. Elle dure de 9 heures à 21 heures 30. Ils sont tous condamnés à mort et transférés à la prison « Stadelheim » de Munich, le 9 septembre 1943.
C’est au cours de ce transport qu’ils se verront pour la dernière fois.
Le 21 septembre 1943, 8 hommes du groupe sont guillotinés. Il s’agit de : René Gallais, Raymond Loizance, Marcel Pitois, dit " Rase motte " . Antoine Perez, dit " Antoine ". Louis Richer, dit " La Boulange ". François Lebosse , dit " le primeur ". Jules Rochelle dit " le Loup " et Jules Frémont, dit " le Bricois ".
Quoique condamnés comme les autres, Andrée Gallais, Huguette Gallais sa fille, Louise Pitois et Marcel Le Bastard dit " Aramis " ne sont pas exécutés mais déportés comme NN (Nacht und Nebel = Nuit et Brouillard).
Marcel Le Bastard survit et revient à Fougères ainsi qu’Andrée et Huguette Gallais. Louise Pitois meurt du typhus le 10 mai 1945 après avoir vu la libération du camp par les Anglais.
Tous les membres décédés du groupe Gallais sont morts pour la France. Ils ont reçu la Légion d’Honneur, la croix de guerre et la médaille de la Résistance française à titre posthume.
Biographie réalisée par
Renée THOUANEL-DROUILLAS et Soline ROFFE-GALLAIS
L'INFO n° 1 428
UNADIF-FNDIR
Le temps est arrivé de vous souhaiter à toutes et tous, chers(res) amis(ies),
de TRES BELLES ET BONNES VACANCES !
Nous nous retrouverons à la rentrée pour la reprise des lettres d'information
Vous pouvez, durant ces congés, continuer de visiter notre page FACEBOOK, où des informations seront régulièrement publiées
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Gérard Bocquery, secrétaire général adjoint national de l'UNADIF - FNDIR
L'INFO n° 1 427
LAXOU, vendredi 1er juillet 2O22