Overblog
Suivre ce blog Administration + Créer mon blog

  • : UNADIF MEDIAS
  • : Pour être informé de l'actualité UNADIF-FNDIR, de l'actualité des UNADIF départementales. Pour être informé de l'actualité mémorielle, évènements, cérémonies, expositions, conférences, livres, films, pages d'Histoire ...
  • Contact

  

 

 

 

a2

 

  sur le BLOG MEDIAS

de l'Union Nationale

des Associations de Déportés,

Internés et Familles de Disparus

logo unadifndir grd taille 

et de la Fédération Nationale

des Déportés et Internés

de la Résistance

  

UNADIF - FNDIR

 Triangle rouge

compteur

 

 

__

 

Ici Londres ! Les français parlent aux français !

 

__

 

 

UNADIF est aussi sur

logo-facebook-circulaire.png

Derniers Articles Publies

  • CONVOI du 6 AVRIL 1944 COMPIEGNE - MAUTHAUSEN
    L'INFO n° 1 460 6 avril 1944 - 6 avril 2O24 IL Y A TOUT JUSTE 8O ANS ! CONVOI du 6 avril 1944. COMPIEGNE – MAUTHAUSEN Transport parti de Compiègne le 6 avril 1944 et arrivé au KL Mauthausen le 8 avril 1944. Effectif recensé : 1 489 hommes Matricules extrêmes...
  • CONVOI du 31 JANVIER 1944. COMPIEGNE - RAVENSBRÜCK
    L'INFO n° 1 459 31 janvier 1944 - 31 janvier 2O24 IL Y A TOUT JUSTE 8O ANS ! CONVOI du 31 JANVIER 1944. COMPIEGNE – RAVENSBRÜCK Transport parti de Compiègne le 31 janvier 1944 et arrivé au KL Ravensbrück le 3 février 1944 Effectif recensé : 959 femmes...
  • CONVOI DU 27 JANVIER 1944 COMPIEGNE – BUCHENWALD
    L'INFO n° 1 458 27 janvier 1944 - 27 janvier 2O24 IL Y A TOUT JUSTE 8O ANS ! Transport parti de Compiègne le 27 janvier 1944 et arrivé au KL Buchenwald le 29 janvier 1944 Effectif recensé : 1 583 hommes Matricules extrêmes : 43 470 – 45 048 Situations...
  • CONVOI DU 24 JANVIER 1943 COMPIEGNE – SACHSENHAUSEN - AUSCHWITZ
    L'INFO n° 1 457 24 janvier 1943 - 24 janvier 2O24 IL Y A TOUT JUSTE 81 ANS ! Le transport parti de Compiègne le 24 janvier 1943, arrivé au KL Sachsenhausen le 25 janvier 1943 (1 466 hommes) et arrivé au KL Auschwitz le 27 janvier 1943 (230 femmes). Les...
  • CONVOI DU 22 JANVIER 1944 COMPIEGNE-BUCHENWALD
    L'INFO n° 1 456 22 janvier 1944 - 22 janvier 2O24 IL Y A TOUT JUSTE 8O ANS ! Transport parti de Compiègne le 22 janvier 1944 et arrivé au KL Buchenwald le 24 janvier 1944 Effectif recensé : 2 005 hommes Matricules extrêmes : 41 480 – 43 469 Situations...
  • Très bonnes vacances !
    L'INFO n° 1 455 Le temps est arrivé de vous souhaiter à toutes et tous, chers(res) amis(ies), de TRES BELLES ET BONNES VACANCES ! Nous nous retrouverons à la rentrée pour la reprise des lettres d'information Vous pouvez, durant ces congés, continuer de...
  • CONVOI DU 15 JUILLET 1944 COMPIEGNE - NEUENGAMME
    L'INFO n° 1 454 15 juillet 1944 - 15 juillet 2O23 IL Y A TOUT JUSTE 79 ANS ! Transport parti le 15 juillet 1944 de Compiègne et arrivé le 18 juillet 1944 au KL Neuengamme Effectif recensé : 1 202 hommes Matricules extrêmes : 36 206 – 37 700 Situations...
  • CONVOI DU 2 JUILLET 1944 COMPIEGNE - DACHAU
    L'INFO n° 1 453 2 juillet 1944 - 2 juillet 2O23 IL Y A TOUT JUSTE 79 ANS ! le convoi du 2 juillet 1944, convoi qui a pris le nom de "Train de la Mort" Transport parti le 2 juillet 1944 de Compiègne et arrivé le 5 juillet 1944 au KL Dachau Effectif recensé...
  • Le Mémorial des Martyrs de la Déportation et de la Résistance de Nanterre vandalisé
    L'INFO n° 1 452 Communiqué UNADIF - FNDIR L’UNADIF-FNDIR condamne fermement le vandalisme dont a été victime le Mémorial des Martyrs de la Déportation et de la Résistance de Nanterre. Tous les membres UNADIF-FNDIR , Déportés et Résistants, descendants...
  • CONVOI DU 25 JUIN 1943 COMPIEGNE-BUCHENWALD
    L'INFO n° 1 451 25 juin 1943 - 25 juin 2O23 IL Y A TOUT JUSTE 8O ANS ! Transport parti de Compiègne le 25 juin 1943 et arrivé au KL Buchenwald le 27 juin 1943 Effectif recensé : 999 hommes Matricules extrêmes : 13 979 – 14 940 Situations : Evadés durant...

S'abonner à notre revue

- Vous souhaitez vous abonner à notre revue trimestrielle "Le Déporté pour la Liberté"

- Vous souhaitez acquérir nos livres, notre CD ou autre

Liste et bon de commande

http://www.unadif.fr/histoire-et-temoignages/les-publications

Commander nos ouvrages

24 août 2016 3 24 /08 /août /2016 11:00

L'INFO n° 1 014

 

 

ADIF-FNDIR de l'Oise UNADIF 60

 

 

Forêt de COMPIEGNE

 

Dimanche 21 août 20I6

 

Cérémonie hommage pour le 72ème anniversaire du convoi de déportation parti de cet endroit le 18 août 1944 et arrivé au KL Buchenwald le 21 août 1944.

 

Allocution remarquable (comme chaque année) de Pierre BUR, Déporté-Résistant, Président de l'Amicale des déportés du kommando de Neu-Stassfurt, en présence de Jacques VIGNY et Raphaël MALLARD, Déportés-Résistants. Tous trois "passagers" de ce sinistre convoi de déportation au départ de Compiègne le 18 août 1944, et membres de nos associations UNADIF-FNDIR.

 

Dépôt de gerbes de l'Amicale de Neu-Stassfurt, de l'ADIF-FNDIR de l'Oise, de plusieurs Familles de Déportés de ce convoi, des représentants de la Ville de Compiègne et du Sous-Préfet de l'arrondissement de Compiègne.

 

 

Reportage-photos complet de cette cérémonie sur notre page facebook ADIF de l'Oise :

https://www.facebook.com/pages/ADIF-de-lOISE/252990701498372

Trois Déportés-Résistants de ce convoi étaient présents à la cérémonie Pierre BUR, Jacques VIGNY et Raphaël MALLARDTrois Déportés-Résistants de ce convoi étaient présents à la cérémonie Pierre BUR, Jacques VIGNY et Raphaël MALLARDTrois Déportés-Résistants de ce convoi étaient présents à la cérémonie Pierre BUR, Jacques VIGNY et Raphaël MALLARD
Trois Déportés-Résistants de ce convoi étaient présents à la cérémonie Pierre BUR, Jacques VIGNY et Raphaël MALLARD

Trois Déportés-Résistants de ce convoi étaient présents à la cérémonie Pierre BUR, Jacques VIGNY et Raphaël MALLARD

 

HISTORIQUE DU CONVOI DU 18 AOÛT 1944

 

Transport parti de Compiègne-Rethondes le 18 août et arrivé au KL Buchenwald le 21 août 1944

 

Effectif recensé : 1 249 Hommes

 

Matricules extrêmes :

78444 – 79000 et 80896 – 81586

 

Situations :

Evadé durant le transport : 1 (0,1 %)

Décédés durant le transport : 2 (0,2 %)

Décédés et disparus en déportation : 519 (41,5 %)

Rentrés de déportation : 653 (52,3 %)

Situations non connues : 74 (5,9 %)

 

C’est le dernier transport à emmener des déportés extraits du camp de Compiègne-Royallieu jusque dans un camp de concentration du IIIe Reich.

Le débarquement de Normandie a déjà eu lieu depuis plus de deux mois ; celui de Provence vient d’être opéré.

 

Les détenus ont quitté le camp le matin du 17 août, en camion et munis d’une boule de pain et d’un colis de la Croix-Rouge pour deux. Le convoi traverse la ville de Compiègne et prend la direction de la forêt de Rethondes, près du passage à niveau de Vieux-Moulin, où un train de wagons de marchandises les attend. Le regroupement de l’ensemble des déportés se termine en début d’après-midi. Mais le transport ne part que le lendemain matin. Il effectue un premier arrêt à Soissons. En effet, le consul général de Suède à Paris, Raoul Nordling, assisté du représentant de la Croix-Rouge, vient de signer un accord avec le commandement militaire allemand en France occupée. Celui-ci stipule que tous les détenus politiques des prisons et hôpitaux de Paris, ainsi que des camps de Compiègne, de Drancy et de Romainville passent sous sa responsabilité. La veille au soir déjà, il avait tenté d’empêcher le départ du transport. Mais, et cela se répète en gare de Soissons, la Sipo-SD, c’est-à-dire les services policiers du Reich qui ont organisé cette déportation, refuse d’appliquer les termes de l’accord et décide de poursuivre l’évacuation de ces détenus vers l’Allemagne. A Reims, une nouvelle tentative de la Croix-Rouge échoue, ses représentants n’arrivant même pas à distribuer de la nourriture aux déportés. Le transport quitte Reims dans la soirée. Dans la nuit, il effectue de nombreux arrêts en raison de tentatives d’évasion. Certains déportés sont alors abattus ; alors que d’autres sont poussés dans des wagons déjà occupés et surchargés. Le train franchit la frontière après Toul et opère un arrêt à Sarrebruck, un des derniers avant Weimar.

 

Si un déporté de ce transport est arrêté lors de la manifestation parisienne du 11 novembre 1940, la très grande majorité de ces camarades le sont en 1944, et près de 7 sur 10 après le débarquement de Normandie. Ils le sont dans plus d’une trentaine de départements différents, principalement en zone Nord, avant d’être regroupés au camp de Compiègne en vue de leur déportation.
Ce sont avant tout des résistants : de mouvements, comme les membres de Libération-Nord, de l’Organisation Civile et Militaire (OCM) ou du Front National, arrêtés en Seine-Inférieure, dans l’Oise, la Somme ou l’Aisne ; de réseaux comme ceux participant au Noyautage des Administrations Publiques (NAP) en région parisienne, ou ceux de Turma-Vengeance dans le Loiret. Le 6 juin 1944 entraîne une multiplication des actions résistantes, et accroît celles de représailles menées par les autorités allemandes. Ainsi, à Guéret, dans la Creuse, des membres de l’Ecole de la Garde de la ville, de l’Armée Secrète et des Francs-Tireurs et Partisans Français, sont arrêtés par les troupes allemandes venues reprendre la ville aux mains des résistants depuis le 7 juin ; dans l’Aude, des maquisards de Saint-Puelles sont faits prisonniers dès la fin juin 1944. La population civile n’est évidemment pas épargnée : des otages sont par exemple arrêtés, au début du mois d’août dans la Somme, à la suite d’un attentat contre un milicien. Dans ce même département, des rafles successives sont menées les 16 et 17 juillet dans les villages de Dompierre-en-Santerre, Frise et Herbecourt, après que les Allemands découvrent dans un bois environnant un dépôt d’armes clandestin.

 

Les déportés de ce transport sont utilisés pour l’effort de guerre allemand, comme beaucoup de leurs camarades arrivés au KL Buchenwald depuis 1943.

Ainsi, près de 40 % d’entre eux sont transférés le 13 septembre 1944 au Kommando de Neu-Stassfurt, à une trentaine de kilomètres de Magdeburg, pour travailler dans différentes firmes et entreprises chargées d’aménager une usine souterraine dans les salles des mines de sel et de potasse de la ville. Plus de la moitié de ce groupe ne rentre pas de déportation en 1945 ; dont plus de 130 personnes qui décèdent lors de la marche d’évacuation du Kommando, débutée le 11 avril 1945 et achevée le 8 mai entre Ansprung et Annaberg, près de la frontière tchèque, après plus de 360 kilomètres de marche sur des routes secondaires.

 

Des déportés de ce transport sont également dirigés vers d’autres Kommandos dépendant du KL Buchenwald ; alors qu’ils ne sont qu’une minorité à être transférés vers d’autres KL, principalement celui de Dachau.

 

Au total, l’analyse du taux important de décès des membres de ce transport montre que près de 45 % d’entre eux ont lieu en avril-mai 1945, à un moment où le système concentrationnaire se disloque et où se mêlent alors, pour expliquer de tels chiffres, le surpeuplement des camps, l’abaissement drastique des rations, les épidémies et les évacuations précipitées.

 

Thomas Fontaine, Laurent Thiery

 


Cet historique est extrait du livre-mémorial des déportés de France arrêtés par mesure de répression et dans certains cas par mesure de persécution 1940-1945. Fondation pour la mémoire de la déportation.

© Copyright 2004 Editions Tirésias.

 

 

Partager cet article
Repost0
22 août 2016 1 22 /08 /août /2016 09:30

L'INFO n° 1 013

 

 

UNADIF-FNDIR

 

 

Il y a trois ans, nous quittait le Commandant Hélie Denoix de Saint Marc, Grand'Croix dans l'Ordre national de la Légion d'honneur, Déporté-Résistant membre de nos associations FNDIR-UNADIF

Commandant Hélie Denoix de Saint Marc
Commandant Hélie Denoix de Saint Marc

 

Eloge au Commandant Hélie Denoix de Saint-Marc par le Général CA Bruno Dary, Gouverneur Militaire de Paris. (2011)

 

" Mon ancien, mon commandant, et, si vous le permettez en ce jour exceptionnel, mon cher Hélie ! Nous vivons à la fois une journée exceptionnelle et un moment paradoxal : qui d’entre nous en effet n’a pas lu un seul de vos livres, sans avoir eu, la dernière page tournée, un goût amer dans la gorge ? La guerre est toujours une tragédie et vos livres nous rappellent que l’histoire est souvent une tragédie ; ils m’ont ramené un siècle plus tôt, quand le capitaine de Borelli, officier de Légion, alors au Tonkin, écrivait à ses hommes qui sont morts :

Quant à savoir, si tout s’est passé de la sorte, Si vous n’êtes pas restés pour rien là-bas,
Si vous n’êtes pas morts pour une chose morte, Ô, mes pauvres amis, ne le demandez pas !

 

Et pourtant, aujourd’hui, il n’est pas besoin d’interroger tous les présents, pour affirmer que tous sans exception sont très heureux de vivre ici ce moment exceptionnel ; ils sont heureux pour notre pays, incarné par sa République et son Président qui vient de vous décorer ; ils sont heureux pour la France, qui montre aujourd’hui qu’elle sait à la fois pardonner et reconnaître chacun selon ses mérites ; ils sont heureux pour vous, pour l’honneur qui vous échoit, pour le témoin que vous êtes, pour les mystères que vous avez soulevés, pour le courage que vous avez toujours montré !

 

Alors, permettez-moi d’être leur porte-parole et d’essayer d’exprimer tout haut ce que beaucoup ressentent intérieurement. Je parlerai au nom de ceux qui vous entourent et de ceux qui auraient aimé être là ; je parlerai au nom de tous ceux qui vous ont précédé, ceux qui sont partis, au hasard d’un clair matin, dans les camps de concentration, dans les brumes des calcaires tonkinoises, ou sous le soleil écrasant d’Afrique du Nord. Comme je ne peux les citer tous, j’évoquerai simplement le nom des trois derniers, qui nous ont quittés récemment, le commandant Roger Faulques, héros de la RC4, le major Otto Wilhelm, qui eut l’honneur de porter la main du Capitaine Danjou en 2006 à Camerone, et puis, le caporal Goran Franjkovic, dernier légionnaire à être tombé au combat, voici 15 jours en Afghanistan

 

Parmi ceux qui se réjouissent aujourd’hui avec vous, je veux citer en premier lieu, les légionnaires, vos légionnaires, ceux d’hier qui ont marqué toute votre vie et ceux d’aujourd’hui qui étaient sur les rangs et sous les armes durant la cérémonie. Vous avez dit et écrit que vous aviez vécu avec eux, les heures les plus fulgurantes de votre vie ! Eh bien, ils sont tous là, les petits, les sans-grades, les sans-noms, les oubliés de l’histoire ! Ceux dont les noms ne figureront jamais sur un monument aux morts ! Ceux qui montent à l’assaut sans hésitation, ceux qui se battent la peur au ventre, mais le courage dans le cœur, et ceux qui sont tombés sans un cri ! Ils ont bâti la gloire de la Légion et de notre armée avec leur peine, leur sueur et leur sang. Parmi eux, comment ne pas évoquer vos légionnaires du 1e REP, ceux des champs de braise et des brûlures de l’histoire, ceux qui, une nuit d’avril 1961, vous ont suivi d’un bloc parce que vous étiez leur chef !

 

Quand j’exerçai le commandement de la Légion étrangère, nous avons évoqué plusieurs fois ensemble cette aventure, votre sentiment et votre peine à l’égard de la Légion d’avoir entraîné des soldats étrangers dans une affaire française ; car la Légion, elle aussi, a payé le prix fort ! Avec les légionnaires, figurent aussi leurs chefs, vos camarades, vos frères d’armes, ceux de tous les combats, ceux du 2e BEP de Raffalli, du 1e REP de Jeanpierre, et puis, Hamacek, Caillaud et votre cher et fidèle ami, le Cdt Morin, camarade de lycée et compagnon de déportation. Ils ont partagé vos joies, vos peines, vos craintes, vos angoisses, vos désillusions et vos espérances.

 

Sont heureux aujourd’hui, les jeunes officiers, ceux de la 4e génération du feu, ceux qui ont longtemps monté la garde face au Pacte de Varsovie, puis, une fois la menace disparue, une fois la Guerre froide gagnée, sont repartis dans de nouvelles aventures, en opérations extérieures, imprégnés de vos écrits, de votre expérience, de vos interrogations, de vos encouragements et de vos messages d’espoir ; ils sont repartis dans des circonstances bien différentes, mais, comme vous, ils ont toujours cherché à servir de leur mieux, guidés par leur devoir et leur conscience!

 

Et puis, parmi ceux qui se réjouissent, il y a ceux qui, un jour dans leur vie, ont dit ‘‘non’’, fatigués des scènes d’horreur, des années d’occupation et des humiliations répétées. Contre toute logique, contre l’air du temps, contre l’attrait du confort et la sécurité du lendemain, ils ont dit non, et ils ont assumé leur décision en mettant leur peau au bout de leur choix ; dans ce long cortège, Antigone a montré le chemin, d’autres ont suivi et habitent encore ici, dans l’aile opposée des Invalides, celle d’Occident ; ce sont les Compagnons de la Libération, vos frères d’armes de la 2e Guerre Mondiale, venus de partout et de nulle part, et qui, comme vous ont dit non, quand ils ont vu la France envahie.

 

Se réjouit aujourd’hui avec vous la foule silencieuse de ceux qui ont connu la souffrance, dans leur corps, dans leur cœur ou leur âme ; il existe un lien mystérieux, invisible, profond, indélébile qui unit ceux qui ont souffert. La marque de la douleur vous confère cette qualité de savoir regarder la vie autrement, de relativiser les échecs, même importants, de rester conscients que tout bonheur est fragile, mais aussi de savoir apprécier les joies simples de la vie, le regard d’un enfant ou d’un petit-enfant, le sourire d’une femme, la fraternité d’armes des camarades, l’union des âmes des compagnons.

 

Vous rejoignent aujourd’hui dans l’honneur qui vous est rendu, ceux qui, comme vous, ont connu la prison, la prison qui prive de liberté, et surtout la prison qui humilie, isole, brise, rend fou, et détruit l’être dans le plus profond de son intimité ; comment ne pas évoquer ce mineur letton du camp de Langenstein, prisonnier anonyme et qui vous a sauvé la vie ? Entre eux aussi, il existe un lien mystérieux : je me souviens de ce jour de septembre 1995, lorsque je vous ai accueilli au 2e REP à Calvi, je vous ai présenté le piquet d’honneur, et au cours de la revue, alors que vous veniez de vous entretenir avec plusieurs légionnaires, vous avez demandé, avec beaucoup de respect et de pudeur, à l’un d’eux : « Mais, si ce n’est pas indiscret, vous n’auriez pas connu la prison? » Et, malgré son anonymat, il vous répondit que c’était bien le cas…

 

Et puis, parmi la cohorte immense, il y a ceux qui croyaient au ciel, et ceux qui n’y croyaient pas, tous ceux qui ont été ébranlés dans leur foi et leurs certitudes, pour avoir vu, connu et vécu l’horreur ; ceux qui ont douté qu’il pût exister un Dieu d’amour, pour avoir hanté les camps de la mort, qu’il pût exister un Dieu de fidélité, pour avoir dû abandonner un village tonkinois, qui avait cru à votre parole, ou qu’il pût exister un Dieu de miséricorde, pour avoir été victime de parjures. Et pourtant, au soir de votre vie, vous restez persuadé que rien n’est inutile et que tout est donné, que si le passé est tragique, l’avenir est plein d’espoir, que si l’oubli peut envahir notre mémoire, le pardon ne pourra jamais assaillir notre cœur ; c’est ce que vous avez appelé : ‘‘l’Aventure et l’Espérance’’

 

M’en voudrez-vous beaucoup si, parmi ceux qui se réjouissent en ce jour, je parle aussi des femmes ? Celles que l’on évoque souvent dans nos chants de légionnaires, Eugénie, Anne-Marie, Véronika ; celles dont les prénoms ont servi à baptiser les collines de Dien-Bien-Phu ; celles qui ont toujours tenu une place particulière dans votre vie de combattant et d’homme de lettres ; celles dont la beauté et le charme ne vous ont jamais laissé indifférent. Je me permettrais d’évoquer la première d’entre elles, Manette, qui comme elle s’y était engagée devant Dieu et les hommes, vous a suivi pour le meilleur, mais aussi pour le pire. Elle et vos quatre filles furent à la peine ; il est bien normal qu’aujourd’hui elles soient à la joie !

 

Enfin et au dessus de tout, ceux qui se réjouiront sans doute le plus, même si leur pudeur ne le leur permet pas, ce sont les hommes d’honneur ! Car l’étoile qui vous a guidé dans toute votre vie, restera celle de l’honneur, puisque vous lui avez tout sacrifié, votre carrière, votre famille, votre renommée, votre avenir et vos lendemains ! Et aujourd’hui, cet honneur vous est officiellement reconnu, car la France, dans sa profonde tradition imprégnée de culture chrétienne, a su pardonner et même plus que cela, elle a reconnu votre sens de l’honneur. Avant de conclure, vous me permettrez de citer ce général, qui, au cours d’un des procès qui suivit la tragédie algérienne, déclara : ‘‘Choisissant la discipline, j’ai également choisi de partager avec la Nation française la honte d’un abandon ! Et pour ceux, qui, n’ayant pu supporter cette honte, se sont révoltés contre elle, l’Histoire dira peut-être que leur crime est moins grand que le nôtre !’’. Aujourd’hui, 50 ans plus tard, à travers l’honneur qui vous est fait, il semble que l’Histoire soit sur le point de rendre son verdict !

 

Mon ancien, vous arrivez aujourd’hui au sommet de votre carrière, militaire et littéraire ; mais comme vous le dîtes souvent, vous êtes aussi au soir de votre vie, à l’heure où l’on voit les ombres s’allonger. Tous ceux qui sont là sont heureux d’être auprès de vous sur ce sommet ; et ce sommet n’est pas qu’une allégorie ! Ce sommet est bien concret ; permettrez-moi de l’imaginer en Corse : toutes vos sentinelles du soir sont là, autour de vous, admirant le soleil couchant ; comme partout en Corse, le paysage est sublime, le spectacle intense ; la nuit s’est répandue dans la vallée, le soir monte, et l’on voit s’éclairer peu à peu les villages et leurs églises, les cloches des troupeaux tintent dans le lointain, et l’on admire le soleil qui disparaît lentement derrière l’horizon dans le calme et la paix du soir. Il va bientôt faire nuit et chacun de ceux qui sont là, qui vous estiment et qui vous aiment, ont envie de fredonner cette rengaine, désormais entrée dans l’histoire : ‘‘Non, rien de rien ! Non, je ne regrette rien !’’ "

 

 

 

http://www.unadif.fr/69-rhone/commandant-helie-denoix-de-saint-marc

 

 

Partager cet article
Repost0
2 août 2016 2 02 /08 /août /2016 08:00

L'INFO n° 1 012

 

 

ADIF-FNDIR de la Sarthe UNADIF 72

 

 

L’association Vive la Résistance, la Fondation de la France Libre, la Fondation Maréchal Leclerc de Hauteclocque et l’association des Anciens de la 2ème D.B. de l’Orne, organisent depuis plusieurs années une « Route Leclerc », véritable parcours historique et pédagogique sur les pas de nos libérateurs.


Du 11 au 18 août, cérémonies patriotiques, expositions, spectacles, rencontres avec les vétérans, présentations de véhicules militaires et de tenues d’époque se succèdent dans près de quarante communes du Nord-Sarthe et de l’Orne.


Un travail d’Histoire et de mémoire qui a pour but principal de rendre hommage aux « Anciens combattants de la liberté » que sont nos libérateurs (Division Leclerc, Forces alliées, Résistants), de rappeler les souffrances et les sacrifices consentis par les populations locales, et de transmettre les valeurs fortes qui étaient portées par celles et ceux qui se sont battus pour que nous puissions vivre libres.


Ces véritables « rencontres de la mémoire » nous ont permis de constater ces dernières années que « l’esprit Leclerc » souffle toujours dans notre région, mais aussi qu’il convient de le maintenir et de le diffuser.

 

Nos ADIF départementales de la Sarthe et de l'Orne seront présentes à ces cérémonies et commémorations.

 

La Route Leclerc
La Route Leclerc
Partager cet article
Repost0
30 juillet 2016 6 30 /07 /juillet /2016 08:00

L'INFO n° 1 011

 

 

ADIF-FNDIR du Morbihan UNADIF 56

 

 

Saint-Pierre-Quiberon

 

Mercredi 13 juillet 20I6

 

 

Chaque année, le 13 juillet, une cérémonie officielle se déroule au Fort de Penthièvre sur la commune de Saint-Pierre-Quiberon pour honorer le sacrifice de 93 morbihannais fusillés ou martyrisés par les nazis en juillet 1944 selon les indications de l’aumônier catholique allemand présent à l’époque.

 

Une cinquantaine de jeunes maquisards morbihannais FFI originaires principalement de Locminé furent enfouis morts ou blessés dans un boyau creusé dans le fossé du fort.

 

Leurs dépouilles furent découvertes, près d’un an plus tard, en mai 1945.

 

 

 

Le boyau et la liste des jeunes FFI découverts
Le boyau et la liste des jeunes FFI découverts

Le boyau et la liste des jeunes FFI découverts

 

Cette citadelle située au bord de la mer a permis aux nazis de commettre leurs crimes à l’abri des regards de la population.

 

Une messe a été célébrée, ce 13 juillet, dans le fossé à l’endroit des fusillades. On peut encore voir sur les murs du fossé les impacts des balles meurtrières.

 

D’autres résistants des FFI restent et resteront à jamais sans sépulture dans le fossé. La recherche de leurs dépouilles n’a jamais été entreprise pour diverses raisons.

Une présence importante lors de la cérémonie et de la messe
Une présence importante lors de la cérémonie et de la messe
Une présence importante lors de la cérémonie et de la messe

Une présence importante lors de la cérémonie et de la messe

 

Une forte délégation de l’ADIF-FNDIR du Morbihan, dont le président Bruno VIGOUROUX, assistait à cette cérémonie et entourait Alexandre LE NAIN dont le père fut exécuté en mai 1945 à quelques kilomètres de cette citadelle.

Le Drapeau de l'ADIF-FNDIR 56 porté le petit-fils Jouan et les membres présents(de g à d) VIGOUROUX, HEBRAS, LE NAIN, FRAVALO, JOUAN et JOUAN (Absents sur cette photo PALLEC, BIETRIX et CAUDAL)
Le Drapeau de l'ADIF-FNDIR 56 porté le petit-fils Jouan et les membres présents(de g à d) VIGOUROUX, HEBRAS, LE NAIN, FRAVALO, JOUAN et JOUAN (Absents sur cette photo PALLEC, BIETRIX et CAUDAL)

Le Drapeau de l'ADIF-FNDIR 56 porté le petit-fils Jouan et les membres présents(de g à d) VIGOUROUX, HEBRAS, LE NAIN, FRAVALO, JOUAN et JOUAN (Absents sur cette photo PALLEC, BIETRIX et CAUDAL)

Partager cet article
Repost0
27 juillet 2016 3 27 /07 /juillet /2016 06:00

L'INFO n° 1 010

 

 

ADIF-FNDIR des Côtes d'Armor UNADIF 22

 

 

Le Compagnon Edgard Tupët-Thomé, a été promu Grand Officier dans l’Ordre national de la Légion d'honneur, le 14 juillet dernier.

Il y a 72 ans, en août 1944, il a libéré Landerneau et Daoulas de l'occupation allemande.

 

 

La plus grande fierté d'Edgard Tupët-Thomé : « Avoir eu peu de pertes et ne pas avoir causé de dégâts aux civils. » confie-t-il.  Le 14 juillet dernier, cet exploit lui a valu d'être promu Grand Officier dans l’Ordre national de la Légion d'honneur.

 

 

Au début du mois d'août 1944, Edgar Tupët-Thomé a 24 ans. Engagé dans l'armée française depuis 1938, il est alors commandant en second du 3ème régiment de chasseurs parachutistes (3e RCP), et effectue sa première mission parachutée dans le Finistère. Il atterrit au lieu-dit Runaher, à Saint-Urbain, dans le cadre de la mission Derry 3.

 

 

Douze hommes contre soixante

 

Avec sa section de douze hommes, il est hébergé au château de Kerdaoulas, chez l'Amiral Adrien de Boisanger. Le 5 août, dans l'après-midi, les résistants attaquent la Kommandantur de Daoulas, installée dans le château de Kérisit, qui compte soixante soldats.

 

Ils tuent douze Allemands et font quarante prisonniers. Finalement, Edgard Tupët-Thomé et sa troupe se cacheront pendant deux jours dans le village de Guiler, à Irvillac.

 

Daoulas ainsi libérée, Edgard Tupët-Thomé et ses hommes se dirigent vers Landerneau. Vers 7 heures du matin, le 9 août, Edgard Tupët-Thomé et deux de ses hommes abattent un officier allemand sur la route entre Sizun et Daoulas.

 

Le lieutenant Tupët-Thomé monte à bord de la Mercedes allemande, avant d'aller jeter des grenades sur la place centrale de Landerneau qui grouille de soldats ennemis. Paul Bonnecarrère, parachutiste et journaliste, écrit dans Qui ose vaincra, les parachutistes de la France libre que le lieutenant Tupët-Thomé s'est esclaffé : « Vous savez ce qu'on vient de faire, les gars ? On vient de libérer Landerneau ! »

 « La liberté d'action qui était mienne me permettait de jouer sur l'effet de surprise chez l'adversaire. Ainsi, nous avons franchi le poste de contrôle ennemi à Daoulas dans un véhicule de commandement allemand, sans être remarqués. Notre action dans l'opération Derry est d'ailleurs toujours citée en exemple à l'école militaire de Saint-Cyr. »

 

 

 

Prisonnier en 1940

 

Un an après ses premières missions en Belgique et en Lorraine en 1939, le lieutenant Tupët-Thomé avait été fait prisonnier, mais était parvenu à s'évader pendant son transfert en Allemagne. Il a démissionné de l'armée en 1945. Edgard Tupët-Thomé est ensuite devenu directeur d'une coopérative viticole en Tunisie, puis au Canada. À son retour en France, en 1955, il a travaillé chez le fabricant de machines à coudre Singer, puis chez le constructeur automobile Panhard.

 

Quelques mois après la libération de la cité de la lune, le Lieutenant a été nommé Chevalier dans l’Ordre national de la Légion d'honneur. Le Général de Gaulle a fait figurer sur la citation : « À la tête de sa compagnie, a libéré la ville de Landerneau. »

 

Compagnon de la Libération - décret du 17 novembre 1945

Grand Officier dans l'Ordre national de la Légion d'honneur

Chevalier de l'Ordre d'Orange Nassau (Pays-Bas)

 

Titulaire de :
La Croix de Guerre 1939-1945 avec 6 citations
La Médaille commémorative des Services volontaires dans la France libre
The Military Cross (GB)
The King's Medal for Courage in the Cause of Freedom (GB)
La Croix de Guerre (Pays-Bas)

 

Aujourd'hui âgé de 96 ans, Edgard Tupët-Thomé vit à Binic, dans les Côtes-d'Armor.

Il est l'un des 14 Compagnons de la Libération survivants sur les 1 038 que comptait l'Ordre.

 

Edgard Tupët-Thomé, Compagnon de la Libération

Edgard Tupët-Thomé, Compagnon de la Libération

Partager cet article
Repost0
25 juillet 2016 1 25 /07 /juillet /2016 06:00

L'INFO n° 1 009

 

 

ADIF-FNDIR de l'Isère UNADIF 38

 

 

L’Association des Déportés, Internés et Familles de Disparus de l’Isère (ADIF 38) a organisé un voyage dans le Vercors pour récompenser les lauréats départementaux du Concours national de la Résistance et de la Déportation (CNRD) le 30 juin 2016. Ce voyage venait en remplacement de celui qui avait été prévu à Paris du 3 au 5 juin, voyage annulé à cause de la grève SNCF.   

 

Ce voyage a retracé le douloureux sacrifice des hommes et des femmes qui ont combattus dans le Vercors. Ils ont tout  laissé pour défendre la patrie. Le premier arrêt était la Nécropole de Saint-Nizier-du-Moucherotte.

 

Les explications par un historien du Vercors ont permis aux  élèves de mieux comprendre les combats du 13 au 15 juin 1944. C'est devant un des plus beaux panoramas des Alpes, que 25 maquisards ont tenu tête aux assauts allemands. Dans cette Nécropole reposent Eugène Chavant, chef civil du Vercors, Jean Prévost qui fut assassiné en août 1944, son corps n’a jamais été retrouvé et de François Huet chef militaire du Vercors.

 

Un dépôt de gerbe par la vice-présidente du Conseil départemental accompagnée de Renaud Pras, Directeur de l'ONACVG, de Madame Martine Jullian Délégué à la Mémoire de la Ville de Grenoble et du Président de l'ADIF de l'Isère, Jean-Paul Blanc. Une minute de silence et la Marseillaise repris par l'ensemble des participants.

la Nécropole de Saint-Nizier-du-Moucherotte

la Nécropole de Saint-Nizier-du-Moucherotte

Une halte était observée à proximité des ruines de Vachevrière, village en pleine forêt servit de camp aux maquisards avant d'être le lieu d'un sévère affrontement les 22 et 23 juillet 1944. Sur le belvédère qui domine le village le lieutenant Chabal et ses hommes se sacrifièrent pour retarder l'avance allemande et moururent les armes à la main. Les maisons furent ensuite  incendiées. Il conclut un chemin de croix édifié depuis Villard de Lans. Le village ruiné est resté en l'état, avec ses poutres calcinées, ses pierres nues et noircies. Seule la petite chapelle est encore debout. Le Directeur du Musée de la Résistance et de la Déportation de l'Isère donna les explications.

Les ruines de Vachevrière, village en pleine forêt

Les ruines de Vachevrière, village en pleine forêt

A la Chapelle-en-Vercors, c'est l'adjointe à la mairie qui expliqua les dures sévices que connurent les habitants du village le 25 juillet 1944. Les soldats allemands rassemblent la population et prennent 16 jeunes gens en otage. Le soir même, alors que le village est incendié à 90%, les garçons sont exécutés dans la cour de la ferme Albert. Après une minute de silence l'ensemble reprenait la Marseillaise devant ce qui reste du Mur des Fusillés.

Le Mur des Fusillés de la ferme Albert

Le Mur des Fusillés de la ferme Albert

Vers 11 heures, arrivée à la Nécropole de Vassieux-en-Vercors, lieu de la cérémonie officielle du voyage. Monsieur Philippe Timsonet, conseillé municipal de Vassieux -en-Vercors nous attendait en compagnie d'Alain Carminati, Secrétaire des Pionniers du Vercors qui donna avec Olivier Cogne les faits qui se sont déroulés le 21 juillet 1944. Nous sommes réunis dans ce cimetière qui honore les 187 victimes des évènements tragiques. C'est dans ce site que les planeurs à croix noire, qui s’y sont posés le 21 juillet, sèmeront la terreur dans le village, 73 morts sur 430 habitants. La Ville de Vassieux-en-Vercors fait partie des 5 villes Compagnons de la Libération.

La Nécropole de Vassieux-en-Vercors

La Nécropole de Vassieux-en-Vercors

Dépôt des gerbes, du Conseil départemental, de la ville de Grenoble et de l'ADIF de l'Isère. La minute de silence et une vibrante Marseillaise clôturait cette cérémonie. A toutes ces cérémonies les élèves du département déposaient les gerbes avec les autorités. Après cette cérémonie, nous avons visités « La Maison du Souvenir de la Nécropole de Vassieux ».

 

Après un repas, visite du Musée de Vassieux-en-Vercors, ce musée renferme une riche collection d'objets d'époque et des bornes tactiles ponctuent le parcours organisé autour de 3 thèmes:
- "Le Vercors avant le Vercors" contexte local et international 1918-1942
- "Le maquis du Vercors" : histoire mise en contexte du maquis fin 1942 à août 1944
- "Le Vercors après le Vercors" : l'après-guerre: reconstruction du Vercors, commémorations et constructions mémorielles.

Au cours de cette visite, par petit groupe, les élèves ont pu voir de plus près des objets présentés et même les toucher.

Voyage mémoriel pour les lauréats du CNRD de l’IsèreVoyage mémoriel pour les lauréats du CNRD de l’Isère

Vers 16 h 30 dernier arrêt à la Grotte de la Luire, sous ce porche l'Etat-major de François Huet avait décidé de réunir les blessés graves des deux hôpitaux militaires de Saint-Martin et de Tourtre afin de les mettre à l'abri dans la montagne. Ce lieu fut choisi car invisible de la route, du moins le croit-on.

Il y a là, fin juillet, une cinquantaine de blessés, parmi  lesquelles 28 maquisard et le personnel médical (3 médecins, 7 infirmières, la femme d'un médecin et son fils de 17 ans, 1 secouriste de la Croix Rouge et 1 Jésuite). Le 27 juillet, un avion allemand survole la grotte et aperçoit le drapeau de la Croix-Rouge.

A 16 H 30, par cette entrée, une infirmière voit apparaitre les Allemands.

La Grotte de la Luire

La Grotte de la Luire

Les Allemands craignant une ruse font défaire leurs pansements aux blessés. Un français d'Afrique du nord sera abattu pour avoir insulté l'officier allemand. (En fait il lui avait craché à la figure).

Les Allemands massacrent 12 blessés dans un champ près de la Grotte et 7 autres un peu plus loin, 2 médecins et un prêtre seront fusillés.

Les sept infirmières seront déportées, l'une d'elles ne reviendra pas.

 

Ce pèlerinage sur les hauts lieux de la Résistance, lieux de mémoire, était le moyen de se souvenir, de se recueillir devant ces sites des combattants du Vercors et du souvenir des habitants de ces villages.

 

Il est demandé aux élèves de faire un devoir de mémoire sur ce qu'ils ont vu, comment ils ont perçu le voyage, ils peuvent travailler à leur convenance, en prose, en vers, en reportage-photos, en poésie, en audiovisuel, etc...

 

Ces devoirs de mémoire paraîtront dans le bulletin des déportés de fin d'année de l’ADIF de l’Isère.

Partager cet article
Repost0
22 juillet 2016 5 22 /07 /juillet /2016 06:00

L'INFO n° 1 008

 

 

ATTENTAT DE NICE

 

Communiqué UNADIF – FNDIR

Union Nationale des Associations de Déportés, Internés et Familles de Disparus
Fédération Nationale des Déportés et Internés de la Résistance

 

Paris, le 16 juillet 2016

 

S’engager dans la Résistance

 

 

Le jour même de la célébration de la Fête nationale, un nouvel acte terroriste s’est produit sur la Promenade des Anglais à Nice, causant 84 morts et un nombre considérable de blessés. Il s’agit à nouveau de l’expression d’un fanatisme aveugle qui peut frapper à tout moment notre pays et son peuple.

 

L’UNADIF-FNDIR, ses Conseils d’Administration, ses adhérents déportés pour faits de résistance, leurs descendants, tiennent à exprimer leurs condoléances les plus émues aux familles injustement touchées, et leur témoigner leur solidarité dans cette circonstance particulièrement douloureuse.

 

Ils appellent au rassemblement et à l’unité de toute la communauté nationale confrontée en tout moment et en tout lieu à la menace et à l’horreur d’une barbarie sans foi ni loi qui leur rappelle les heures les plus sombres de l’Histoire.

 

Les survivants des camps de concentration qui ont connu la négation de la personne humaine n’ont de cesse de rappeler aux jeunes générations, lorsqu’ils témoignent dans les établissements scolaires, le prix qu’ils attachent à la liberté, ce qui a motivé leur engagement au service de la patrie alors qu’ils n’avaient que 18 ans.

 

Ils appellent tous les citoyens volontaires à se mobiliser et à s’engager dans la résistance car le pays est en guerre, et à rejoindre les associations départementales de déportés, internés et familles de disparus, afin de mener des actions conjointes avec les réserves citoyennes (militaire ou éducative).

 

Le Président de la FNDIR François Perrot
Le Président de l’UNADIF Jean-Marie Muller

 

 

 

ATTENTAT de NICE  :  S'ENGAGER dans la RESISTANCE
ATTENTAT de NICE  :  S'ENGAGER dans la RESISTANCE
ATTENTAT de NICE  :  S'ENGAGER dans la RESISTANCE
Partager cet article
Repost0
20 juillet 2016 3 20 /07 /juillet /2016 08:00

L'INFO n° 1 007

 

 

 
Compagnon de la Libération, gravement blessé lors de la bataille de Bir-Hakeim, Claude Lepeu, 95 ans, s’est éteint le 11 juillet à Paris.
 
 
 

 

 

 

Claude LEPEU (source : Ordre de la Libération)

Claude LEPEU (source : Ordre de la Libération)

 

Né le 3 mars 1921 dans un milieu aisé n’ayant pas spécialement la fibre militaire, Claude Lepeu est étudiant à l’École des hautes études commerciales (HEC) lors de la campagne de France de mai-juin 1940.

 

Le jeune homme, plutôt insouciant, quitte alors la capitale pour rejoindre sa famille à Orléans, qui ne tarde pas à se replier à Aubusson devant l’avancée allemande. C’est là qu’il entend l’allocution du maréchal Pétain, dans laquelle ce dernier annonce qu’il va demander l’armistice avec l’Allemagne. Ce que n’admet pas Claude Lepeu, qui estime que la guerre continuera avec les Britanniques, aidés par les Américains. Il part alors à Saint-Jean-de-Luz dans l’espoir de gagner l’Afrique du Nord, via l’Espagne.

 

Mais les circonstances vont en décider autrement. Au Pays Basque, il tombe sur Roger Touny, un camarade parisien… ainsi que sur des soldats polonais qui attendent d’embarquer à bord du Sobieski. Les deux copains se glissent parmi eux et partent vers Londres le 21 juin. À bord, ils s’aperçoivent qu’ils ne sont pas les seuls Français : 110 de leurs compatriotes sont aussi du voyage! Et, pour la première fois, Claude Lepeu entend parler de l’appel du général de Gaulle.

 

Arrivé à Plymouth, puis à Londres, le jeune homme s’engage dans les Forces françaises libres le 29 juin. Il part alors pour le camp d’entraînement d’Aldershot. Là, il rencontre deux lieutenants artilleurs – Albert Chavanac et André Quirot – chargés de constituer la 1ere Batterie d’artillerie qu’il finira par rejoindre.

 

Fin août, Claude Lepeu participe, avec ses camarades, à l’expédition de Dakar, qui sera un échec cuisant, puis débarque à Douala. Il prend part ensuite à la campagne de Syrie, en juin 1941. Puis il est affecté au 1er Régiment d’Artillerie du chef d’escadron Jean-Claude Laurent-Champrosay. Cette unité est intégrée à la 1ère Brigade française libre commandée par le général Koening.

 

Début 1942, Claude Lepeu combat en Libye. C’est ainsi qu’il prendra part à la défense héroïque de Bir-Hakeim. Les choses sérieuses commencent le 26 mai, avec offensive des troupes de l’Axe, commandée par le maréchal allemand Erwin Rommel. Puis, le lendemain, la division blindée italienne Ariete passe à l’attaque : les artilleurs français lui opposent un puissant tir de barrage, ce qui l’oblige à reculer, laisser une trentaine de blindés sur le terrain.

 

Jusqu’au 11 juin, l’AfrikaKorps et les troupes italiennes multiplient les attaques. Toujours sans succès. Le maréchal Rommel dira : « Sur le théâtre des opérations africaines, j’ai rarement vu combat plus acharné. » Puis, estimant que le sacrifice des Français libres était inutile, l’état-major britannnique donna l’ordre à la 1ère BFL de décrocher. C’est à ce moment que Claude Lepeu, chef de pièce de 75, est gravement touché par une balle explosive à la cheville.

 

D’abord soigné à Alexandrie (Égypte) puis à l’hôpital Maurice Rottier de Beyrouth, l’état de Claude Lepeu donne de l’inquiétude. Il reçoit même l’extrême-onction. « Moi, je savais que je n’allais pas y passer, je suis un optimiste de nature », dira-t-il, en 2013, dans les colonnes du Journal du Dimanche. En août 1942, sur son lit de douleurs, il est décoré de la Croix de la Libération par le général de Gaulle. « Cela ne représentait pas grand-chose, je ne savais pas qu’il allait me décorer, moi je ne pensais qu’à une chose, être à Paris pour vivre la Libération », confiera-t-il.

 

Après plusieurs opérations, Claude Lepeu ne peut plus prétendre combattre en première ligne. Après sa convalescence, il est affecté à l’intendance du Levant, avant de revenir enfin à Paris en janvier 1945, avec le galon de sous-lieutenant. Affecté au ministère de la Guerre, il est démobilisé en juin. Sans le sou, il créé une entreprise de confection de vêtements pour enfant.

 

Modeste et humble (« Je suis un très mauvais ancien combattant », avait-il avoué), Claude Lepeu était Commandeur dans l'Ordre national de la Légion d’honneur, Compagnon de la Libération et titulaire de la Croix de Guerre 1939-1945.


 
Partager cet article
Repost0
18 juillet 2016 1 18 /07 /juillet /2016 07:00

L'INFO n° 1 006

 

 

ADIF-FNDIR de la Seine-Maritime UNADIF 76

 

 

Saint-Romain-de-Colbosc, dimanche 26 juin 2016

 

 

Dans une salle comble de la mairie de Saint-Romain-de-Colbosc, de nombreuses personnalités civiles et militaires, des professeurs, des élèves, des amis et des membres de l’ADIF-FNDIR de Seine-Maritime UNADIF 76 étaient réunis.

 

Raphaël MALLARD, Déporté-Résistant à Buchenwald matricule 78 731, membre de l’ADIF-FNDIR 76, a reçu la Cravate de Commandeur dans l’Ordre national de la Légion d’honneur. Cette décoration est une reconnaissance de son engagement dans le devoir de mémoire sans haine ni vengeance.

 

Le Commissaire-Colonel Jean THOMAS, Déporté-Résistant à Dachau matricule 77 675 a décoré son ami après un très beau discours retraçant son rôle dans la Résistance au sein du réseau "Libération-Nord" et sa déportation ainsi que le devoir de mémoire auprès des jeunes générations que Raphaël MALLARD continue de faire avec beaucoup d’enthousiasme.

 

Raphaël, dans un discours de remerciement, a insisté entre autre sur la réconciliation Franco-Allemande et sur le rôle des professeurs qui passent du temps pour partager l’histoire d’une époque si dure préparant « une belle jeunesse pour la France ».

 

Un émouvant poème écrit par une enseignante résume son action auprès des jeunes par la transmission des notions de « liberté et fraternité ». « L’histoire n’est pas le fruit du hasard mais un travail de mémoire ».

 

Après une minute de silence en mémoire des camarades de déportation qui ne sont pas rentrés et devant une assistance debout, "le Chant des marais" fut chanté à capella par un ami.

 

 

Merci à Isabelle CHARRIER Trésorière de l’ADIF-FNDIR de Seine-Maritime UNADIF 76 et Trésorière générale-adjointe nationale de l'UNADIF et de la FNDIR, pour ce communiqué.

Le Colonel Jean THOMAS Commandeur dans l'Ordre national de la Légion d'honneur, Grand Officier dans l'Ordre national du Mérite et Raphaël MALLARD Commandeur à son tour
Le Colonel Jean THOMAS Commandeur dans l'Ordre national de la Légion d'honneur, Grand Officier dans l'Ordre national du Mérite et Raphaël MALLARD Commandeur à son tour

Le Colonel Jean THOMAS Commandeur dans l'Ordre national de la Légion d'honneur, Grand Officier dans l'Ordre national du Mérite et Raphaël MALLARD Commandeur à son tour

Partager cet article
Repost0
16 juillet 2016 6 16 /07 /juillet /2016 08:00

L'INFO n° 1 005

 

 

ADIF-FNDIR de la Haute-Vienne UNADIF 87

 

 

 

Les commémorations du 72ème anniversaire du massacre d’Oradour-sur-Glane se sont déroulées, le vendredi 10 juin 2016, dans une atmosphère toujours empreinte de dignité et de mémoire. L’affluence n’avait certes rien de comparable avec celle des commémorations marquées par les visites présidentielles, mais ce sont tout de même plusieurs centaines de personnes qui ont participé ce vendredi aux cérémonies d’Oradour-sur-Glane. Que ce soit dans le bourg ou lors de la traversée du village martyr, ce cortège silencieux semblait interminable.

Derrière les porte-drapeaux, en tête des personnalités, le secrétaire d’État aux anciens combattants et à la mémoire, Jean-Marc Todeschini, qui participait pour la seconde fois, accompagné du Consul d’Allemagne et de plusieurs délégations étrangères (Espagne, Azerbaïdjan, Corée du Sud) représentant des villages martyrs.

Un des moments forts reste les allocutions prononcées devant l’hôtel de Ville. « Notre commune démontre chaque jour qu’il faut lever la tête et ne jamais baisser les bras. Les 642 victimes nous obligent à nous projeter vers l’avenir » a déclaré Philippe Lacroix, le maire d’Oradour.

 

« Ce massacre demeure dans les mémoires comme au pinacle des abjections » a appuyé Jean-Marc Todeschini.

Le cortège a suivi son parcours traditionnel, marquant chaque étape par une minute de silence et des dépôts de gerbes. Devant l’église, au pied du monument aux morts des écoles, où les enfants d’Oradour, tous habillés en blanc, ont déposé chacun une rose blanche dans une atmosphère pesante d’émotions.

Massacre d'Oradour-sur-Glane
Massacre d'Oradour-sur-Glane

 

Le passage dans l’église où furent massacrés femmes et enfants reste à jamais bouleversant, comme ces mots de Robert Hébras, rescapé du massacre, seul face à la foule au milieu de l’ancien champ de foire :

« À cet endroit, il y a 72 ans, disparaissait la population d’Oradour-sur-Glane. Souvent, je regarde ma montre. »

 

 

Merci pour cette information à Patrick Marquet, Président de l’ADIF-FNDIR de Haute-Vienne UNADIF 87

 

Partager cet article
Repost0