L'INFO n° 837
Pierre Rolinet, Déporté-Résistant, Président de l'Amicale française du camp de concentration de Natzweiler- Struthof, également membre des Conseils d'administration de la FNDIR - UNADIF, sera le prochain grand témoin notre revue UNADIF-FNDIR "LE DEPORTE POUR LA LIBERTE"
Pierre Rolinet, Déporté-Résistant, préside l’Amicale du camp du Struthof, il est également membre de la FNDIR et, à ce double titre, témoigne depuis des années sur la déportation, notamment auprès des jeunes.
À 93 ans, Pierre Rolinet retourne très souvent au Struthof. Le camp où, en 1944, il a passé des mois terribles avant d’être expédié à Dachau est devenu en quelque sorte sa « salle de classe ». Le tableau y est très noir, chargé de souvenirs douloureux, mais cela lui permet de mieux ouvrir l’esprit, de ceux qu’il accompagne, aux dangers qui pèsent sur la démocratie.
« La vigilance s’impose quand on songe à la façon dont a émergé l’hitlérisme, comment le nazisme a conquis l’Allemagne, une nation civilisée. Cela peut arriver partout dans le monde, même si en France, notre caractère peut rendre la chose difficile à réaliser. Mon camarade Edmond Michelet, devenu plus tard ministre du général de Gaulle, me disait souvent : « Vive la pagaille française ! » « Je conseille aux jeunes de s’engager dans leur vie, mais évidemment pas pour n’importe quelle cause. Je l’ai fait tout au long de la mienne ».
Témoin extraordinaire, Pierre Rolinet a tenté de compter de manière tout à fait approximative, le nombre des jeunes et adultes auxquels il s’adresse depuis des années. « Je pense que j’ai parlé de mon expérience à quelque 10 000 personnes » confesse-t-il dans un sourire.
« Malgré les bonnes volontés, les témoins vont disparaître. Quand je vois comme le témoin est considéré, écouté, respecté, je ne peux m’empêcher de penser que cette transmission de l’histoire sera délicate. Il y a les livres, le cinéma, les reportages, mais ça ne vaut pas la présence d’un témoin. J’ai pourtant confiance dans tous les gens de bonne volonté. De ce point de vue, je salue la création au Struthof du Centre européen du résistant déporté. »
Photo D.R. De gauche à droite : Max Marlot, vice-président de l'Amicale du Struthof ; Pierre Rolinet, président de l'Amicale du Struthof ; Jean-Marie Muller, président national de l'UNADIF également président du Comité international du Struthof