Overblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog

  • : UNADIF MEDIAS
  • : Pour être informé de l'actualité UNADIF-FNDIR, de l'actualité des UNADIF départementales. Pour être informé de l'actualité mémorielle, évènements, cérémonies, expositions, conférences, livres, films, pages d'Histoire ...
  • Contact

  

 

 

 

a2

 

  sur le BLOG MEDIAS

de l'Union Nationale

des Associations de Déportés,

Internés et Familles de Disparus

logo unadifndir grd taille 

et de la Fédération Nationale

des Déportés et Internés

de la Résistance

  

UNADIF - FNDIR

 Triangle rouge

compteur

 

 

__

 

Ici Londres ! Les français parlent aux français !

 

__

 

 

UNADIF est aussi sur

logo-facebook-circulaire.png

Derniers Articles Publies

  • CONVOI DU 2O AVRIL 1943 COMPIEGNE - MAUTHAUSEN
    L'INFO n° 1 462 2O avril 1943 - 2O avril 2O24 IL Y A TOUT JUSTE 81 ANS ! CONVOI DU 2O AVRIL 1943 COMPIEGNE - MAUTHAUSEN Transport parti de Compiègne le 2O avril 1943 et arrivé au KL Mauthausen le 22 avril 1943 Effectif recensé : 997 hommes Matricules...
  • CONVOI DU 16 AVRIL 1943 COMPIEGNE - MAUTHAUSEN
    L'INFO n° 1 461 16 avril 1943 - 16 avril 2O24 IL Y A TOUT JUSTE 81 ANS ! CONVOI DU 16 AVRIL 1943 COMPIEGNE - MAUTHAUSEN Transport parti de Compiègne le 16 avril 1943 et arrivé au KL Mauthausen le 18 avril 1943 Effectif recensé : 994 hommes Matricules...
  • CONVOI du 6 AVRIL 1944 COMPIEGNE - MAUTHAUSEN
    L'INFO n° 1 460 6 avril 1944 - 6 avril 2O24 IL Y A TOUT JUSTE 8O ANS ! CONVOI du 6 avril 1944. COMPIEGNE – MAUTHAUSEN Transport parti de Compiègne le 6 avril 1944 et arrivé au KL Mauthausen le 8 avril 1944. Effectif recensé : 1 489 hommes Matricules extrêmes...
  • CONVOI du 31 JANVIER 1944. COMPIEGNE - RAVENSBRÜCK
    L'INFO n° 1 459 31 janvier 1944 - 31 janvier 2O24 IL Y A TOUT JUSTE 8O ANS ! CONVOI du 31 JANVIER 1944. COMPIEGNE – RAVENSBRÜCK Transport parti de Compiègne le 31 janvier 1944 et arrivé au KL Ravensbrück le 3 février 1944 Effectif recensé : 959 femmes...
  • CONVOI DU 27 JANVIER 1944 COMPIEGNE – BUCHENWALD
    L'INFO n° 1 458 27 janvier 1944 - 27 janvier 2O24 IL Y A TOUT JUSTE 8O ANS ! Transport parti de Compiègne le 27 janvier 1944 et arrivé au KL Buchenwald le 29 janvier 1944 Effectif recensé : 1 583 hommes Matricules extrêmes : 43 470 – 45 048 Situations...
  • CONVOI DU 24 JANVIER 1943 COMPIEGNE – SACHSENHAUSEN - AUSCHWITZ
    L'INFO n° 1 457 24 janvier 1943 - 24 janvier 2O24 IL Y A TOUT JUSTE 81 ANS ! Le transport parti de Compiègne le 24 janvier 1943, arrivé au KL Sachsenhausen le 25 janvier 1943 (1 466 hommes) et arrivé au KL Auschwitz le 27 janvier 1943 (230 femmes). Les...
  • CONVOI DU 22 JANVIER 1944 COMPIEGNE-BUCHENWALD
    L'INFO n° 1 456 22 janvier 1944 - 22 janvier 2O24 IL Y A TOUT JUSTE 8O ANS ! Transport parti de Compiègne le 22 janvier 1944 et arrivé au KL Buchenwald le 24 janvier 1944 Effectif recensé : 2 005 hommes Matricules extrêmes : 41 480 – 43 469 Situations...
  • Très bonnes vacances !
    L'INFO n° 1 455 Le temps est arrivé de vous souhaiter à toutes et tous, chers(res) amis(ies), de TRES BELLES ET BONNES VACANCES ! Nous nous retrouverons à la rentrée pour la reprise des lettres d'information Vous pouvez, durant ces congés, continuer de...
  • CONVOI DU 15 JUILLET 1944 COMPIEGNE - NEUENGAMME
    L'INFO n° 1 454 15 juillet 1944 - 15 juillet 2O23 IL Y A TOUT JUSTE 79 ANS ! Transport parti le 15 juillet 1944 de Compiègne et arrivé le 18 juillet 1944 au KL Neuengamme Effectif recensé : 1 202 hommes Matricules extrêmes : 36 206 – 37 700 Situations...
  • CONVOI DU 2 JUILLET 1944 COMPIEGNE - DACHAU
    L'INFO n° 1 453 2 juillet 1944 - 2 juillet 2O23 IL Y A TOUT JUSTE 79 ANS ! le convoi du 2 juillet 1944, convoi qui a pris le nom de "Train de la Mort" Transport parti le 2 juillet 1944 de Compiègne et arrivé le 5 juillet 1944 au KL Dachau Effectif recensé...

S'abonner à notre revue

- Vous souhaitez vous abonner à notre revue trimestrielle "Le Déporté pour la Liberté"

- Vous souhaitez acquérir nos livres, notre CD ou autre

Liste et bon de commande

http://www.unadif.fr/histoire-et-temoignages/les-publications

Commander nos ouvrages

30 septembre 2014 2 30 /09 /septembre /2014 07:11

L'INFO n° 630

 

Le procureur général Kurt Schrimm, directeur de l'Office central de Ludwigsburg, ouvre un des nombreux tiroirs où sont classées quelque 1,7 million de fiches d'anciens criminels nazis, depuis 1958.
Bientôt, tous les anciens criminels nazis auront disparu. Alors l'Office central de Ludwigsburg, qui, depuis 1958, a engagé quelque 18 000 procédures ayant mené à 6 500 condamnations, fermera ses portes. Mais d'ici là, ses limiers escomptent bien exhumer quelques dernières affaires du IIIe Reich.

«N'importe qui ayant travaillé dans un camp de la mort peut désormais être poursuivi», insiste-t-il, en félicitant les Allemands de leurs efforts pour mener leur travail de mémoire jusqu'au bout. Les crimes nazis ne sont pas prescrits en Allemagne, contrairement à d'autres pays. «L'âge de ces personnes n'est pas un sujet», ajoute-t-il. Poursuivre d'anciens nazis est «une question de volonté»



Les armoires métalliques sont rangées le long des murs. À l'intérieur, des rayonnages de petites fiches cartonnées de couleur reprennent consciencieusement les noms, les lieux, les dates, les faits. Les archives de l'Office central de Ludwigsburg sur les crimes nazis ressemblent à une ancienne bibliothèque. Le travail se fait à la main pour consigner la mémoire des crimes perpétrés par le régime nazi. Les tiroirs contiennent 1,7 million de fiches, classées par individu, lieu ou régiment. C'est la mémoire du lieu, créé en 1958. «Cela nous permet de documenter les cas et de recouper des faits», explique Kurt Schrimm, son directeur. Ce procureur, qui n'aime pas être présenté comme un chasseur de nazis, partira en retraite l'année prochaine. D'ici là, il a encore à faire: soixante-neuf ans après la fin de la Deuxième Guerre mondiale, l'Allemagne n'a pas renoncé à poursuivre les criminels nazis jusqu'au dernier. Si possible jusqu'au dernier complice, avant qu'il ne soit trop tard.

Les affaires tombent au compte-gouttes. Elles sont le résultat d'un travail minutieux. Mi-septembre, un ancien SS a été mis en accusation par le parquet de Hanovre. L'homme de 93 ans aurait travaillé au camp d'extermination d'Auschwitz entre mai et juillet 1944. Il sera jugé pour «complicité de meurtres dans au moins 300 000 cas». C'est le nombre de morts estimés dans le camp pendant qu'il y travaillait. «L'accusé aurait aidé dans le camp d'extermination d'Auschwitz à faire disparaître les bagages des déportés. Cela permettait d'anéantir toute trace d'extermination avant l'arrivée des prochains convois, a expliqué la justice allemande. L'accusé savait que les détenus, juifs en majorité, étaient immédiatement après leur arrivée exterminés dans les chambres à gaz d'Auschwitz quand ils n'étaient pas sélectionnés pour travailler.»La date du procès n'a pas encore été fixée.

Ce sera sans doute l'un des derniers du genre. Chaque affaire est un défi pour la justice allemande: les traces des crimes ont été effacées, la plupart des témoins directs ont disparu et les accusés plaident souvent la vieillesse pour éviter de répondre de leurs actes. Les principaux responsables des massacres ont déjà été jugés ou sont décédés. Il ne reste que les petites mains du régime à arrêter, comme les gardes en poste dans les camps de la mort. «Nous ne cherchons pas des personnes que nous connaissons mais des faits et des personnes que nous ne connaissons pas encore», raconte Kurt Schrimm, à Ludwigsburg. Une aiguille dans une botte de foin. Un travail à l'aveugle. Il est incapable de dire combien d'entre eux sont encore en vie. Jusqu'à présent, ils se sont faufilés entre les mailles de la mémoire. «Il y a encore aujourd'hui des crimes perpétrés par les nazis qui n'ont pas été répertoriés, poursuit-il. Il y a quelques années, nous avons reçu une lettre d'un témoin qui vivait à l'étranger et qui s'était tu pendant cinquante ans. Il racontait avoir vu lui-même juste avant la fin de la guerre sept Juifs être assassinés.» Un nouveau crime, une nouvelle enquête. Une information à répertorier. Mais le coupable, quel qu'il soit, doit être âgé de 90 ans environ.

Établir la culpabilité d'un individu, dans ces conditions, constitue un exploit. Mais depuis trois ans la justice allemande a ouvert plusieurs enquêtes. Elle a de nouveaux arguments à faire valoir. La condamnation en 2009 de l'ancien garde du camp de Sobibor, John Demjanjuk, a changé la donne. Kurt Schrimm avait convaincu le parquet de Munich de demander son extradition des États-Unis et d'instruire son procès de complicité de meurtre. Demjanjuk a été condamné alors qu'aucune preuve ne le liait à un crime précis. Mais la justice avait estimé qu'il ne pouvait ignorer les faits perpétrés dans ce camp où plus de 27 000 Juifs périrent. C'est une rupture par rapport à la jurisprudence allemande, qui exigeait, depuis 1969, une participation active à un crime pour condamner un accusé. «Pendant quarante ans il a fallu travailler dans ce sens», semble regretter Kurt Schrimm. Souvent les preuves irréfutables manquaient pour obtenir des condamnations.



«Une question de volonté»

«La beauté de la situation, c'est que nous n'avons plus besoin de trouver de preuves, n'importe qui ayant travaillé dans un camp de la mort peut désormais être poursuivi »,

se réjouit l'historien israélien Efraim Zuroff. Le centre Simon Wiesenthal, qu'il dirige, a lancé l'année dernière l'opération «Dernière chance», et promet une récompense à quiconque communiquera des informations sur d'anciens nazis encore en vie. «N'importe qui ayant travaillé dans un camp de la mort peut désormais être poursuivi», insiste-t-il, en félicitant les Allemands de leurs efforts pour mener leur travail de mémoire jusqu'au bout. Les crimes nazis ne sont pas prescrits en Allemagne, contrairement à d'autres pays. «L'âge de ces personnes n'est pas un sujet», ajoute-t-il. Poursuivre d'anciens nazis est «une question de volonté», dit-il.

Ce n'est pas forcément si simple. D'abord parce que l'état de santé de certains suspects ne permet pas une poursuite, ou ne lui donne pas grand sens. Pour une raison juridique, ensuite: l'affaire Demjanjuk n'a pas été jugée en appel, en raison du décès de l'accusé. Personne ne sait donc si la Cour fédérale de justice, si elle avait été saisie, aurait validé le jugement, ou si elle aurait confirmé la décision de 1969. En attendant, la justice allemande enquête. En novembre 2013, l'Office de Ludwigsburg a déposé trente dossiers sur les bureaux des procureurs allemands, concernant d'anciens gardes d'Auschwitz. Ce n'est qu'une goutte d'eau par rapport aux 6 000 cas étudiés au préalable, à partir des listes disponibles sur le personnel du camp. Entre dix et vingt autres affaires pourraient être examinées. À chaque fois, Kurt Schrimm et son équipe, avec minutie, ont préparé un dossier, qui a été transmis aux parquets des régions concernées. Certains procureurs, à Dortmund ou à Stuttgart, ont l'habitude de ce genre d'affaires. D'autres ont besoin d'être épaulés ou incités à avancer. Il faut aussi lutter contre le désabusement. Si longtemps après les faits, l'opinion allemande, sans rien retirer au traumatisme, s'interroge sur la pertinence de ces poursuites qui rarement aboutissent.

 

Il faut pouvoir prouver que les accusés étaient au courant des crimes commis. «Sobibor était beaucoup plus petit qu'Auschwitz», explique Kurt Schrimm. Il était possible, à Auschwitz, d'ignorer l'horreur, reconnaît-il. Le procureur évoque le cas d'un soldat «qui ne se trouvait pas à l'intérieur du camp»: «Son rôle était d'emmener les prisonniers jusqu'à la porte. Il ne savait pas ce qui se passait à l'intérieur.» En outre, la seule présence à l'intérieur du camp ne suffit pas à juger les accusés. Le parquet de Stuttgart a ainsi dû abandonner une procédure contre un ancien garde d'Auschwitz. «Il était impossible de prouver la complicité», explique-t-on. Il ne reste plus que cinq procédures en cours là-bas.

Pour établir aussi précisément que possible ce que chacun pouvait savoir, les enquêteurs ont notamment fait réaliser une modélisation en trois dimensions d'Auschwitz, dont il ne reste aujourd'hui plus qu'une petite partie. «Nous pouvons ainsi déterminer ce qu'il était possible de voir», explique Kurt Schrimm. Dans une autre affaire, celle du massacre d'Oradour-sur-Glane, le procureur de Dortmund, Andreas Brendel, s'est rendu sur place, pour visualiser la configuration du village et invalider les témoignages des six derniers accusés. Ils assuraient être en fonction loin du lieu du massacre et ne pas en avoir été témoins. Trois d'entre eux ne sont pas en état d'être poursuivis. Pour les autres, «il n'y a pas encore assez de preuves» pour conclure la procédure, explique-t-on à Dortmund. Andreas Brendel poursuit l'enquête, à la recherche de nouvelles archives, d'éventuelles indications à découvrir, de témoins survivants.



Pallier les défaillances de la mémoire

Pour retrouver et capturer les anciens nazis, il faut pallier les défaillances de la mémoire et les angles morts de l'histoire. Le quotidien des enquêteurs ressemble alors davantage à un travail d'historien que de policier. C'est un document retrouvé dans les archives de la Stasi qui a permis le réexamen du cas d'Oradour-sur-Glane: les soldats de la division Das Reich devaient «faire couler le sang», atteste le témoignage découvert par un historien. À Ludwigsburg, ils sont sept enquêteurs à plancher sur le passé. Pour trouver de nouvelles pistes, ils explorent les archives du monde entier. À l'Est, tout d'abord, en Biélorussie ou en Russie: en épluchant les actes de procès contre des prisonniers de guerre, qui se sont tenus en 1945 ou 1946, l'équipe de Kurt Schrimm a découvert la trace de crimes non répertoriés. À l'Ouest ensuite, en Amérique du Sud: de nombreux criminels s'y sont réfugiés après la guerre pour y rechercher l'anonymat. Les enquêteurs examinent donc les registres des offices d'immigration durant la décennie qui a suivi la victoire alliée. Dernièrement, ils se trouvaient à Rio de Janeiro. «C'est un travail laborieux, explique Kurt Schrimm. Les archives sud-américaines ne respectent pas les mêmes normes qu'en Europe. Elles ne sont pas digitalisées, faute d'argent. On ne peut pas y travailler avec un ordinateur», soupire-t-il. Il faut parfois insister pour accéder à ces informations: l'Équateur a accepté d'ouvrir ses archives sur le principe mais, en pratique, il n'a pas encore été possible de fixer une date pour s'y rendre. Le Venezuela, quant à lui, n'a pas répondu.

Lorsque les derniers criminels auront disparu, dans quelques années, les petites fiches et dossiers de l'Office central seront transmis aux archives fédérales. Il faudra alors trouver une autre utilité au bâtiment de Ludwigsburg. Avant d'accueillir des générations d'enquêteurs, c'était une prison.



Le Figaro Nicolas Barotte 26 septembre 2014

 

 

Sur les traces des derniers nazis
Partager cet article
Repost0

commentaires