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Rosine Deréan fut une véritable star du cinéma des années 30. Déportée à Ravensbrück pour son engagement dans la Résistance, elle s’est retirée à Genillé.
C'est un nom qui semble s'effacer sur une plaque de métal mangée par la rouille. Une plaque en forme de bobine de film.
Qui est donc Rosine Deréan dont le nom figure au fronton de la salle des fêtes de Genillé et qui fut longtemps oubliée, même dans cette commune où elle a pourtant vécu plusieurs décennies ? Tout simplement l'une des plus grandes stars du cinéma des années 30, dont le destin hors du commun l'a conduite à tourner avec Jean Gabin (entre autres !) ou à vivre dans l'enfer concentrationnaire du camp de Ravensbrück où elle paya le prix de son engagement courageux dans la Résistance. Elle survivra, mais sa carrière ne s'en remettra pas.
Guitry, Arletty…
Fille d'une actrice du cinéma muet qui avait d'autres priorités et de père inconnu (1), Rosine Deréan a vu le jour en 1910 et a passé sa jeunesse ballottée entre nourrices d'occasion et pensionnats de jeunes filles. Tout un symbole : de son vrai nom Rosine Schlotterberck, elle prit plus tard pour nom d'artiste celui que porte l'héroïne des Malheurs de Sophie… Elle tourne dans les premiers films parlants. Entre 1932 et 1935, Rosine Deréan enchaîne une quinzaine de films à succès, aux côtés de Sacha Guitry, Arletty, Gabin, Jean-Louis Barrault, Fréhel…
A la fin des années 30, elle épouse le comédien Claude Dauphin, frère du célèbre homme de radio Jean Nohain. Le couple achète le château de la Bourdillière, à Genillé, en 1939. La guerre éclate, Claude Dauphin rejoint un réseau de Résistance, puis Londres en 1942. Rosine Deréan se retrouve seule à Genillé avec son fils André Legrand-Dauphin, qui fréquente l'école du village. L'actrice rejoint aussi la Résistance et prend en charge des parachutistes anglais, américains… Dénoncée, elle est déportée à Ravensbrück en avril 1943.
Elle passera deux ans dans le camp. A son retour, le cinéma, où elle fait encore quelques apparitions – la dernière, fugace, en 1952 au côté de Bernard Blier –, a changé. Son couple ne résiste pas. Elle se retire à Genillé (2) où elle meurt sans fortune en mars 2001.
(1) Jusqu'à ce qu'il se rappelle au bon souvenir de Rosine Deréan, lorsque l'argent et le succès entrèrent dans sa vie…
(2) D'abord à la Bourdillière, puis dans une maison de la rue Michel-de-Marolles.
Rosine Deréan
APPEL
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Pierre Calmeilles, la Nouvelle République
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