L'INFO n° 1 189
UNADIF - FNDIR du Morbihan
UNADIF-FNDIR 56
Samedi 19 mai 2018 : La nuit européenne des musées au Musée de la Résistance Bretonne de Saint-Marcel
Témoignage de Bruno Vigouroux, fils de Déporté-Résistant, Président de l’UNADIF-FNDIR du Morbihan.
Deux conférences ont été données :
- 14h30 - 16h00 : " Itinéraire d'un Déporté Résistant - Auguste Vigouroux, agent du réseau Alliance - De la prison Jacques Cartier de Rennes au camp de Neuengamme ", par Bruno VIGOUROUX son fils, président de l’UNADIF-FNDIR du Morbihan.
- 16h30 - 18h00 : « Les opérations SAS dans le Morbihan jusqu'à la libération de Vannes (5 juin – 10 août 1944) » par le Lieutenant-Colonel Jean-Christophe DUMONT.
Beau temps, très beau temps, trop beau temps…
Comment résister à l’appel d’un soleil aussi radieux lorsque celui-ci a décidé de s’installer durablement sur nos paysages de l’Ouest…
Au vu du nombre de visiteurs venus découvrir ou redécouvrir à Saint-Marcel le Musée de la Résistance Bretonne, l’attrait des paysages verdoyants ou des plages prometteuses des plaisirs de l’été a été le plus fort.
Comme l’an passé, notre Association avait programmé un cycle de conférences, deux de ses membres ayant proposé de présenter le résultat de leurs travaux de recherche.
Alors que le premier thème allait porter sur la tragédie vécue par les résistants déportés, l’autre proposait d’aborder l’action des parachutistes SAS largués sur la base Dingson de Saint-Marcel le 5 Juin 1944, ses effets et ses conséquences à l’époque mais aussi ceux que ce type d’opération, considéré comme innovant, allait engendrer dans ce domaine spécifique, depuis lors.
Présentée successivement dans cet ordre, chacune des interventions a réuni un public suffisamment fourni et particulièrement intéressé.
D’ailleurs, comment ne pas être captivé par le témoignage d’un fils de résistant déporté, Bruno Vigouroux, quand il rappelle qu’après les arrestations, les emprisonnements ponctués de tortures… chacun des wagons transportant les combattants de l’ombre vers un destin concentrationnaire dont on connait à présent les horreurs, avait son histoire. Voyage interminable dans des conditions de survie dépassant l’imagination… Lorsqu’une telle restitution est aussi abondamment documentée, enrichie d’un vécu familial particulièrement fort accompagné d’une conviction absolue de conserver cette mémoire en la transmettant aux générations actuelles, comment résister à l’émotion ? Comment ne pas être convaincu du devoir pour chacun de nous de lutter pour qu’une telle sauvagerie engendrée par un fou et ses sbires ne se renouvelle pas… Un regard un peu attentif porté à l’évolution du monde contemporain, montre que nous n’en sommes pas à l’abri, déments et fanatiques ne manquent pas...
Quant au second intervenant, le lieutenant-colonel Jean-Christophe Dumont, il a exposé les faits avec une même rigueur historique que le précédent conférencier, accompagné cette fois d’une analyse empreinte de problématiques militaires : explications concernant les choix stratégiques du haut commandement allié sur l’engagement des commandos parachutistes en Bretagne, ceci dans les heures précédant le débarquement allié puis pendant les jours qui suivirent. Il a rappelé que la mission première consistait à fixer le plus possible les corps d’armée allemands stationnés sur ce territoire breton par le biais de sabotages et d’embuscades afin de retarder leur départ vers le front de Normandie. C’est à l’arrivée au sol des SAS que la présence inattendue et en nombre de la Résistance morbihannaise sur le site de Saint-Marcel vint perturber les plans initiaux. Dès lors, elle nécessita l’adoption de changements radicaux afin de s’adapter aux nouvelles conditions du terrain. Les réussites mais aussi les erreurs, les défaillances, les modalités d’exécution où aspects positifs et négatifs furent exposés avec un sens critique accompagné de l’intention déclarée d’en tirer les leçons nécessaires.
Grand merci à nos deux intervenants dont l’implication prouve s’il en est besoin que l’Association peut mener des actions utiles auprès de l’établissement qu’elle accompagne, et bien au-delà !
Parallèlement, une telle présence lors d’évènements comme la Nuit Européenne des Musées contribue à renforcer les liens avec l’équipe des professionnels et à envisager des projets pour l’avenir qui se profile. Les Journées Européennes du Patrimoine les 15 et 16 Septembre prochains seront donc un rendez-vous à ne pas manquer.
Souvenons-nous que les derniers jours de 2018 verront le Musée de la Résistance Bretonne fermer ses portes pour plusieurs mois, entre-temps n’hésitons pas à le faire connaître dans sa version actuelle toujours digne d’intérêt !